En Côte d’Ivoire, depuis le milieu des années 1980, l’économie de plantation traditionnelle traverse des crises multiformes avec pour corolaire la détérioration des conditions de vie des ménages agricoles. Entres autres stratégies adaptatives, les populations adoptent massivement l’hévéaculture. Inversement à cette dynamique, la situation alimentaire dans le pays montre des signes de dégradation comme en témoigne les émeutes de la faim de 2008. A la lumière de la théorie de la diffusion de l’innovation, cette thèse interroge les effets du développement de l’hévéaculture sur l’alimentation des populations selon une approche en termes de sécurité alimentaire dans l’Indénié-Djuablin et la Nawa. L’étude de la dynamique spatiale montre que cette culture constitue une contrainte à la disponibilité alimentaire du fait de l’accaparement des espaces traditionnellement dédiés aux cultures annuelles. Sa diffusion reste néanmoins bénéfique pour la sécurité alimentaire, les revenus générés permettant à la majorité des hévéaculteurs de se hisser au-dessus du seuil de pauvreté et contribuant positivement à l’accessibilité économique aux vivres sur les marchés. Ainsi les ménages parviennent-ils à diversifier et à enrichir leur régime alimentaire. Parallèlement, du fait de la régularité des revenus du caoutchouc naturel, leur alimentation gagne en stabilité aussi bien quantitativement que qualitativement. Ces évolutions posent toutefois la question de leur durabilité compte tenu du caractère erratique des cours du caoutchouc naturel.In Côte d’Ivoire, since the middle of the 1980s, the traditional plantation (coffee, cocoa, oil palm) economy goes through multifaceted crises with deteriorating consequences of the living conditions of agricultural households. The population massively adopts among other adaptive strategies, the rubber tree cultivation. Contrary to its expansion, the food situation in the country reveals signs of degradation as attested by the food riots of 2008. In the light of the innovation diffusion theory, this thesis interrogates the effects of the development of the rubber tree cultivation on the diet of the population according to an approach in line with food security in Indénié-Djuablin and Nawa regions. The study of spacial dynamics shows that this culture constitutes a constraint to food availability owing to the monopolization of spaces traditionally allocated to annual crops. Its diffusion however remains beneficial in terms of food security. The income generated permits a great number of growers to rise above the poverty threshold and contributes positively to the economic accessibility of food on the market. Hence rubber tree cultivation households are able to diversify and enrich their food regime. In parallel, due to the income regularity from natural rubber, their feeding gains in stability both quantitatively and qualitatively. These evolutions however raise questions of their durability due to the erratic nature of the price of natural rubber