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Abstract
Between November 1792 and March 1793, the author of The Rights of Man, Tom
Paine, was burnt in effigy in a number of places throughout England. Occurring at
the time of Louis Capet’s trial and execution and at the onset of the Terror in
France, the effigy burnings of Paine are often seen as evidence of the basically
conservative and traditionally libertarian sentiments of the British populace and, in
some instances, as testimony to a populist, counter-revolutionary nationalism.
However, an examination of some 200 incidents noted in the London and provincial
press and of the “pulp literature” of loyalism indicates that the effigy burnings
were an attempt by sectors of the British ruling class and its middling allies to
fashion a “popular” loyalism without encouraging democratic sentiments and to
warn radicals against disseminating their views. The effigy burnings were successful
in capturing public space for the loyalist cause, but their ability to win over a large
audience was more problematic. The opposition to naval recruitment in early 1793
suggests that the loyalist encouragement of the war effort met with a mixed response;
the high incidence of food rioting in 1794 and 1795 suggests that the
loyalist investment in economic growth and social paternalism met with considerable
scepticism, if not contempt. Loyalists might trumpet the social reciprocities
between rich and poor, but their ability to command popular allegiance depended
ultimately upon performing those responsibilities, not simply parading them.De novembre 1792 à mars 1793, on brûla en effigie l’auteur de The Rights of Man,
Tom Paine, dans un certain nombre d’endroits en Angleterre. Ces événements, qui
se déroulaient en même temps que le procès et l’exécution de Louis Capet et au
début de la Terreur en France, sont souvent pris en preuve des sentiments fondamentalement
conservateurs et traditionnellement libertariens de la population
britannique et, dans certains cas, comme le témoignage d’un nationalisme populiste
contre-révolutionnaire. Toutefois, un examen de quelque 200 incidents signalés dans
la presse londonienne et provinciale et dans la « littérature bon marché » du
loyalisme indique que le brûlage des effigies était une tentative par les secteurs de
la classe dirigeante britannique et ses alliés de fabriquer un loyalisme « populaire
» sans encourager les sentiments démocratiques et de prévenir les radicaux
de ne pas propager leurs vues. Le brûlage des effigies a réussi à faire connaître la
cause loyaliste sur la place publique, mais il a eu plus de difficulté à rallier un
vaste auditoire. L’opposition au recrutement naval au début de 1793 donne à croire
que l’encouragement loyaliste à l’effort de guerre a reçu un accueil mitigé; l’incidence
élevée d’émeutes alimentaires en 1794 et en 1795 semble indiquer que
l’investissement loyaliste dans la croissance économique et le paternalisme social
a suscité beaucoup de scepticisme, voire du mépris. Les loyalistes pouvaient claironner
les réciprocités sociales entre les riches et les pauvres, mais leur capacité
à commander l’allégeance du peuple dépendait en bout de ligne de l’exercice de
ces responsabilités, pas de leur seul étalage