Sur quelques visages de la folie à Saint-Jean-de-Dieu au tournant du siècle dernier

Abstract

Saint-Jean-de-Dieu Hospital, at the far east end of Montreal, is presented as the ideal site for uncovering the lives of men and women institutionalized for madness in Quebec. Recognized as the largest asylum for the insane in Canada, it housed a clientele not only from Montreal but also from all corners of the province of Quebec, a characteristic that offers, under the same roof, a sample population representative of the entire province. As part of a project involving the history of marginalized populations of Montreal, the authors undertook a systematic, quantitative retrieval of information from almost 10,000 files of patients committed to Saint-Jean-de-Dieu. The quantitative data allowed them to reveal profiles of those institutionalized from the establishment of the asylum in 1873 up to 1921. The correspondence contained in the medical files of about 300 patients, however, made it possible to trace the “faces” of madness. Six broad categories emerged repeatedly: broken relationships, conjugal violence, those considered undesirable, the forgotten, the persecuted, and those committed unjustly.L’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, situé à l’extrémité est de Montréal, s’est présenté comme étant le premier et le meilleur choix pour découvrir la vie des femmes et des hommes enfermés pour folie au Québec. Cet asile, reconnu comme étant le plus grand asile d’aliénés au Canada, dessert une clientèle montréalaise, mais également originaire de tous les coins de la province de Québec, une particularité qui offre le privilège d’avoir sous le même toit un échantillon de population représentatif du Québec tout entier. Dans le cadre d’un projet d’histoire des populations marginalisées de Montréal, les auteurs ont entrepris une saisie quantitative systématique de presque 10 000 dossiers de patients internés à Saint-Jean-de-Dieu. Ces banques de données quantitatives leur ont permis de révéler les profils des personnes internées de la fondation de l’asile en 1873 jusqu’à 1921. Mais c’est à partir de la correspondance répertoriée dans les dossiers médicaux d’environ 300 cas qu’il a été possible de tracer des « visages » de la folie. Six grandes catégories sont ressorties avec récurrence : les amours brisés, la violence conjugale, les indésirables, les oubliés, les persécutés et les injustement internés

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