Memorial Reconstructions: Presence and (Re)-presentation in Carbone 14's Le Dortoir

Abstract

Francois Girard’s 1991 video adaptation of Gilles Maheu and Carbone 14’s stage production Le Dortoir is a moving exploration of identity and memory that takes as its primary theme and point of departure the “man-who-remembers” desire to bring his past to unmediated presence and projects a fantasy of his desire’s fulfillment on stage, but articulates this fantasy with a view to the impossibility of its realization. The manner in which Le Dortoir insistently activates the semiotic value of ‘context’ as an operant condition of its performance suggests that identity—and the partial, fragmentary memories it re-constitutes and through which it is constituted—is inevitably mediated by representation. However, despite its demonstrably postmodern attitude toward the self and representation, Le Dortoir frequently strives to bring into focus the inherent semiotic ambiguity of its dancers’ bodies— a move which engenders in the audience an intimation of presence and works to mimetically reproduce the narrative’s ostensibly modernist preoccupation with recovery and fulfillment. Having never experienced Le Dortoir as a live performance event, but only in its remediated form, I approach the work from a problematic but potentially productive intermedial standpoint. I situate my analysis at the intersection of live performance and media studies, and the theoretical framework I rely on derives from recent developments in the former. By bringing a specifically theatrical conception of presence to bear on my mediated experience of an imaginarily reconstructed ‘live’ performance—the form and thematic preoccupations of which mark it as a potentially illuminating case study—it is my hope to extend and complicate the critical discourse on presence and absence.L’adaptation vidéo que signait François Girard en 1991 de la production théâtrale de Gilles Maheu et Carbone 14 intitulée Le Dortoir est une exploration émouvante de l’identité et de la mémoire qui a comme grand thème et point de départ le désir d’un homme qui plonge dans ses souvenirs en souhaitant faire de son passé une présence non médiatisée et qui projette sur scène le fantasme de son désir, tout en exprimant ce fantasme de façon à le rendre impossible à réaliser. La façon dont Le Dortoir active avec insistance la valeur sémiotique du « contexte » en tant que condition opérante de la performance laisse entendre que l’identité—et les souvenirs partiels, fragmentaires qu’elle reconstitue et qui la constituent—a inévitablement comme médiateur la représentation. Or, malgré son attitude évidemment postmoderne à l’endroit du soi et de la représentation, Le Dortoir cherche souvent à mettre en valeur l’ambiguïté sémiotique intrinsèque des corps des danseurs, une manœuvre qui crée chez l’auditoire le sentiment d’une présence et qui tente de reproduire par mimétisme la recherche de guérison et d’accomplissement d’un récit manifestement moderne. N’ayant jamais assisté à une représentation en direct du Dortoir, et ne connaissant que la version remédiée de la pièce, l’auteur aborde l’œuvre à partir d’une position intermodale problématique qui pour-rait tout de même être productive. Son analyse se situe au croisement de la représentation en direct et des études médiatiques, et le cadre théorique utilisé s’inspire d’éléments nouveaux en études médiatiques. En imposant une conception proprement théâtrale de la présence à son expérience médiatisée d’une représentation « en direct » reconstruite dans l’imagination—dont la forme et les préoccupations thématiques en font peut-être une étude de cas éclairante—, l’auteur souhaite complexifier le discours critique sur la présence et l’absence

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