research

L'impact des activités non-agricoles sur la pauvreté et l'inégalité rurales, cas des groupements Bugorhe et Irhambi-Katana (Territoire de Kabare, Province du Sud-Kivu)

Abstract

Dans un contexte d’abandon ou négligence du secteur agricole par le pouvoir public, cette étude cherche à analyser la contribution de l’activité non agricole sur la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le territoire de kabare dans la province du Sud-kivu. La présente étude se focalise sur deux groupements du territoire de kabare de la province du Sud-Kivu à savoir Bugorhe et Irhambi-katana dont le centre de kavumu a été retenu dans l’échantillonnage pour le premier et le centre Katana dans le second. Deux grandes catégories des ont intéressées la présente étude : les ménages qui exercent l’activité agricole uniquement et les ménages combinant l’activité agricole et le commerce (notés ici ménages agricommerçants). A partir des données de l’enquête menée en mars et avril 2012, nous examinons l’effet du revenu non-agricole sur la pauvreté et l’inégalité en zone rurale de la province du Sud-kivu. Nous partons d’une approche qui considère le revenu non-agricole comme un « transfert exogène » qui s’ajoute au revenu total du ménage et analysons la contribution des différents types de revenus à l’inégalité en utilisant la décomposition de l’indice de Gini. Nous analysons la pauvreté en référence à l’approche de la Banque Africaine de Développement (2010) de l’analyse de la pauvreté en RDC. L’approche absolue de mesure de la pauvreté (pauvreté monétaire) qui est mesurée par les indices de Foster-Greer Thorbecke (F.G.T, 1984). L’étude a porté sur un échantillon de 135 ménages obtenu à partir de la technique de sondage systématique appliquée sur les ménages agri-commerçants, et d’un échantillonnage par quotas appliqué sur les ménages à unique activité agricole. Selon ces enquêtes, les ménages agricommerçants échappent aux chocs négatifs grâce à l’activité commerciale qui assure les besoins de base et finance l’activité agricole. Malgré le déclin relatif et structurel du secteur agricole du Sud-Kivu, 98,3% des ménages n’abandonnent pas cette activité pour des raisons d’autoconsommation (100% des ménages), de sécurité et d’estime sociale (73%), de stabilité économique (82%). Les ménages à unique activité agricole sont plus exposés au phénomène de pauvreté : 80,9% d’eux vivent avec un revenu inférieur au seuil minimum de 171,2$/pers/an. La profondeur de la pauvreté est plus accentuée chez les ménages agriculteurs (37,6%) que chez les ménages agri-commerçants (1,9%). En plus, la pauvreté est plus sévère chez les ménages agriculteurs (21,9%) que chez les ménages agri-commerçants (0,3%). Le secteur agricole contribue moins à l’inégalité par rapport à l’activité de commerce. En effet, pour un indice de Gini de 0,5242, le revenu issu du commerce contribue fortement à l’inégalité de revenus des ménages à l’ordre de 58,7% contre une contribution à l’inégalité de l’ordre de 24,4% du revenu agricole pour un indice de Gini de 0,2356. Dans le contexte du milieu d’étude, l’activité commerciale permet aux ménages de survivre mais n’est pas un moyen efficace pour un développement rural durable dans ce milieu à fort potentialité agricole.Peer reviewe

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