L’étude est dédiée aux grandes entreprises agrumicoles structurées et décentralisées. Elle fournit les éléments agronomiques et financiers pour un modèle de contrôle de gestion de type bottom-up concevable à partir de l’expérience sur la nouvelle agrumiculture née du plan Maroc Vert. Le modèle suppose la transparence, un travail en partenariat fermes-contrôle de gestion, un système d’information fiable et une fluidité de circulation de l’information. En agriculture, il n’y a pas d’analogie parfaite avec l’industrie concernant l’évaluation des écarts de performance par rapport aux objectifs de gestion affichés par le budget. Dans l’industrie, les mêmes inputs et le même process produisent en général le même résultat, ce qui facilite amplement l’analyse des écarts constatés et aide beaucoup à proposer des mesures correctives. En agriculture, avec une même quantité d’inputs (eau, engrais, pesticides), et un même process de production (porte greffe, variété, densité, taille), le résultat peut être très différent selon l’année climatique, la région ou le type de sol. Par conséquent, le plus important dans cette activité, n’est pas l’écart de performance lui-même, mais de pouvoir expliquer la part de cet écart qui revient à la gestion et celle due aux facteurs externes non maitrisables du milieu. Une contre-performance sur la productivité ou la qualité peut être la conséquence d’effets pervers d’un Chergui (chute des fruits, marbrures, coup de soleil) alors qu’aucune modification n’a été apportée au process usuel de production. De même qu’une excellente performance est parfois en partie le fait d’une année climatique favorable et d’un bon prix sur le marché et non d’un effort particulier de gestion. Cette énorme difficulté à prévoir avec une certaine confiance, ce que sera le comportement du verger d’une année à l’autre, rend donc malaisé l’usage de « normes » figées pour le contrôle de gestion. C’est pourquoi dans la présente étude, l’effort a plus porté sur l’exploration des causes des écarts autour des chiffres moyens que sur les chiffres eux-mêmes. Au Maroc, on est en présence d’un système économique libéral certes, mais la surproduction avec l’idée d’ensuite vendre les agrumes « a dime a dozen » ou de laisser la main invisible d’Adam Smith réguler le marché n’a jamais été un objectif du plan Maroc Vert. Le but recherché, est plutôt de produire pour ensuite exporter davantage afin d’améliorer la balance commerciale du pays. Aujourd’hui, on est en situation d’offre excessive en petits fruits aggravée par un Export qui peine à monter en charge, il est donc légitime que chacun cherche à tirer son épingle du jeu. Faute de pouvoir agir sur les prix, la mission basique du contrôle de gestion est donc de maîtriser au moins les charges. Même si la vraie solution pour le Maroc, aurait été plutôt d’instaurer un super-contrôle de gestion innovant de type filière avec notamment des prérogatives de gel provisoire des plantations, le temps de conquérir de nouveaux marchés. Ce que nous craignions est maintenant arrivé en 2018, c'est-à-dire finir après autant d’investissements par vendre la clémentine de qualité sur le marché local à 10cts/kg. L’étude suggère entre autres, comment sortir de cette période trouble et surmonter la crise avec un minimum de dégâts pour le producteur.
Mots clés : Contrôle de gestion, agrumes, MarocThe study concerns the large structured and decentralized citrus fruit companies. It provides the agronomic and financial tools for management control. The present management model is based on a bottom-up design. It is inspired from the new citrus cropping experience born from the Green Morocco plan. The model assumes transparency, farm and management control partnership, reliable information system and fluidity of information. In agriculture, there is no perfect analogy with the industry sector concerning the assessment of performance gaps compared to the management objectives reported by the budget. In industry, the same inputs combined to the same process generally produce the same result. Thus, the analysis of the observed performance gaps become easier and corrective measures can be suggested. In agriculture, the result can’t be similar even the same amount of inputs (water, fertilizer, pesticides), and the same production process (rootstock, cultivar, density, pruning) have been used. This situation is related to climatic year, location and soil type. Therefore, the most important in agricultural activity, is to explain the causes of the performance gap. Then, to classify these causes into manageable factors and not manageable factors of the environment. A low performance on productivity or quality can be related to the negative effect of “Chergui” wind (fall, physical damage, sunburn, ...) even we keep the same usual production process. Also, an excellent performance is sometimes related to a very good climate year and not to a specific management effort. The enormous difficulty of predicting confidently the orchard behavior, for each year, constrains the establishment of fixed "standards" useful for management control. Thus, in the present study, we try to explore causes of deviations around average numbers. In Morocco, a liberal economy is established. However, the overproduction with the idea of selling the citrus fruit as dime a dozen or leaving the Adam Smith invisible hand regulates the market has never been the goal of the Green Morocco Plan. Such plan aims to produce and to export more in order to improve the country's trade balance. Today, we are in a situation of excessive clementine supply aggravated by the difficulty to increase export quantity. This situation pushes each producer to perform well. Regarding the difficulty to regulate prices, the basic mission of the management control is to master at least the production costs. The true solution would to introduce an innovative super-control management of citrus sector. This management would include a provisional plantation freezing waiting for finding new markets. In fact, the feared problem is occurred in 2018. Indeed, high quality clementine has been sold at 10 cts kg-1. on the local market after many investments of the producer. The study aims to give suggestions to producers on how to manage this troubled period and overcome the crisis with minimal damage.
Key words: Management control, citrus fruits, Morocc