Abstract

Dans la littérature et l’art contemporains, un certain nombre d’œuvres se définissent plus ou moins explicitement comme des autoportraits, tout en assumant, et même en revendiquant, une structure fragmentaire. Faites de pièces et de morceaux, hétérogènes, discontinues, recourant souvent à des supports multiples, elles s’inscrivent cependant dans la référence à un sujet unique, clairement identifié, à défaut d’être toujours unifié. De Roland Barthes par Roland Barthes (1975), initiateur de certaines formes contemporaines d’écriture de soi, à la toute récente collection « Traits et portraits », dont l’éditrice Colette Fellous dévoile ici les origines, un parcours se dessine à travers les genres, jalonné par les films de Jean-Luc Godard, les performances poétiques de Jacques Rebotier, le théâtre de Rodrigo Garcia, les photographies de Francis Helgorsky, les dessins d’Alberto Giacometti, ou le recueil de nouvelles, comme les Contes de Galicie d’Andrzej Stasiuk. Faut-il voir dans cette floraison d’autoportraits « en mosaïque » une dénégation de la « mort de l’auteur », par ceux-là même souvent qui l’avaient théorisée ou mise en œuvre, ou une autre forme de résistance à la constitution d’une figure d’auteur consacrée ? La réflexion présentée dans ce volume poursuit les recherches de l’équipe Traverses 19-21 (centre É.CRI.RE) récemment publiées dans Recherches & Travaux : « Figures paradoxales de l’Auteur » (n° 64) et « Fictions biographiques et arts visuels » (n° 68)

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