La professionnalisation parlementaire

Abstract

La question de la professionnalisation parlementaire a été au centre des discussions du tournant du siècle. Érigé en figure emblématique, le «politicien de métier» a été à la fois un objet d'études - dans le cadre de genres littéraires traditionnels et dans le cadre de naissantes disciplines à prétention scientifique - et la cible de polémiques reflétant de profondes résistances à la logique de démocratisation du recrutement des assemblées. Surtout, la période a été marquée par l'accélération du processus de transformation du «mandat» en «métier». En 1906, l'affaire des 15 000 francs a été considérée comme le signal de la disparition progressive de la notion de «cursus honorum» au profit de la notion plus triviale de «carrière». Elle doit être replacée dans une évolution générale caractérisée par quatre séries de phénomènes parallèles : la généralisation de la pratique (v. au verso) du cumul des mandats, le triomphe d'une conception faisant de l'accès au Sénat le point d'aboutissement normal d'une carrière bien menée, le renforcement des circuits d'apprentissage propres au monde politique, la différenciation accrue des fonctions au sein du Parlement.Le Beguec Gilles. La professionnalisation parlementaire. In: Les familles politiques en Europe occidentale au XIXe siècle. Actes du colloque international de Rome (1er-3 décembre 1994), organisé par l'École française de Rome, le Dipartimento di politica, istituzioni, storia dell'Università degli studi di Bologna, le Centre d'histoire de l'Europe du XXe siècle (Paris) et l'Universidad Complutense (Madrìd) Rome : École Française de Rome, 1997. pp. 381-389. (Publications de l'École française de Rome, 240

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