Le loup, l'agneau et l'éleveur

Abstract

Au siècle dernier, les loups ont disparu du territoire français. Depuis quelques années, les voici de retour dans le parc du Mercantour. Ils ne sont pas encore nombreux, mais ils font des ravages dans les troupeaux de moutons des environs. Par de véhémentes protestations, les éleveurs exigent leur « éradication ». D'où un conflit avec les protecteurs de la faune sauvage, et les agents du parc national. Nous supposons que, pour savoir si le loup doit être (ou non) intégré parmi les habitants et les usagers du territoire ­ et pour en définir les conditions ­ le Parc décide d'utiliser une des éthiques susceptibles de régler les relations des hommes aux animaux. Nous étudions l'application d'un utilitarisme élargi à l'ensemble des êtres sensibles (donc à de nombreux animaux et en particulier aux loups et aux moutons). Puis nous examinons si l'on peut appliquer une théorie des « droits des animaux » fondée sur le fait que certaines espèces (dont le loup et l'agneau) ont un univers mental assez riche pour avoir des intérêts que l'on puisse défendre. Nous montrons que ces éthiques, bien qu'elles étendent la considération morale aux animaux, sont d'un faible secours dans cette histoire de loups, d'agneaux et d'éleveurs. Nous proposons alors de chercher la solution dans l'articulation d'une éthique environnementale (qui se préoccupe du sort des populations animales et non des individus) et d'une éthique de l'élevage, fondée sur la fiction d'un contrat de domestication imposant à l'éleveur des devoirs envers ses animaux domestiques.Wolves, Sheep and Breeders In the last century, wolves have disapeard of our french territory. They are coming back in the Park of Mercantour. They are not a lot of them, but they make damages in the flock all around. By vehement protestations, cattel-breeders require their "eradication", creating an open conflit with wildlife protectors and with National Park agents. To know whether the wolf has to be (or not to be) integrated among populations and users of the territory (and to define their conditions), we suppose that the Park decides to use one of ethics available to resolve human and animals'relationships. We examine the applying of utilitarianism to all sensitive creatures (so to many animals and particulary wolves and sheep). Then we examine wether it is possible to apply an "animal right" theory based on the fact that some species (among whitch the wolf and the sheep) have mental universe, rich enough to present "interests" which deserve to be defended. We demonstrate that those ethics, though they extend the moral consideration to animals are not very useful in this story of wolves, sheeps and herdsmen. So we propose to research a solution in articulation between environmental ethic (which looks after animals'populations but not specimens) and a breeding ethic based on the fiction of a rearing contract imposing to the breeder obligations toward his animals

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