La Chine évoluerait-elle vers un autoritarisme » éclairé » mais ploutocratique ?

Abstract

Depuis le lancement des réformes en 1979, le plus frappant dans le cas chinois est la grande capacité d’adaptation — et donc de résistance — du Parti communiste, de sa direction et de sa nomenklatura, en tant qu’institution exerçant de manière monopolistique le pouvoir politique et désireuse de préserver ce monopole tout en maintenant une emprise, de plus en plus ploutocratique, sur les segments les plus stratégiques de l’économie. Et les nombreuses contraintes économiques et sociales mais aussi internationales — tenir son rang face aux Etats-Unis — que la Chine doit surmonter ainsi que les intérêts « de classe » des élites politico-économiques qui dirigent le pays militent contre une sortie rapide de l’autoritarisme. Il n’est pas exclu que les changements dans le système qui ont été introduits puissent à terme favoriser un changement de système. Cependant, le passage à un autre système doit-il se traduire nécessairement par une transition vers la démocratie ? La Chine ne peut-elle pas une fois de plus innover et au contraire réussir sa sortie du communisme par une évolution vers un autoritarisme assoupli mais stabilisé, consultatif mais élitiste et corporatiste, doté d’une certaine modernité juridique mais non d’un Etat de droit et seulement en partie institutionnalisé ? Bref, la Chine n’évoluerait-elle pas vers ce que je serais tenté d’appeler un autoritarisme « éclairé » mais ploutocratique 

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