Les camps de Jales (1790-1792), épisodes contre-revolutionnaires ?

Abstract

En juillet 1792, l’armée du Comte de Saillans cherche à « allumer la flamme de la Contre-Révolution » dans le sud de la France. L’insurrection est immédiatement écrasée dans le sang par les patriotes. Pourtant, au mois d’août 1790 et en février 1791, les deux premiers camps de Jalès avaient semblé manifester la force de la Contre-Révolution naissante dans les départements de la Lozère, de l’Ardèche et du Gard. Cet article revient sur les trois premiers camps de Jalès pour montrer que la conspiration de Saillans, ouvertement contre-révolutionnaire, ne réussit pas à s’inscrire dans la continuité des deux épisodes précédents. Ceux-ci sont des réactions catholiques aux rumeurs de menaces protestantes dans des terres soumises aux tensions confessionnelles. Organisés ou utilisés par certains élus locaux, ces rassemblements s’inscrivent dans les luttes internes aux communautés d’habitants et se nourrissent des conflits qui se développent lors de la mise en place des pouvoirs locaux.The « Camps de Jalès » (1790-1792) : Episodes of the Counter-Revolution ? In July 1792, an army led by the Comte de Saillans attempted to «fan the flames of counter-revolution» in the south of France. The insurrection was immediately crushed in a bloodbath by patriot forces. Yet, in August 1790 and February 1791, the first two camps de Jalès had appeared to embody the nascent counter-revolution in the departments of Lozère, Ardèche and Gard. This article reviews the first three camps de Jalès and concludes that the Saillans conspiracy, overtly counter-revolutionary, was hardly a linear continuation of the previous two episodes. These were both Catholic reactions to rumours of Protestant threats in areas of confessional tension. Organized or exploited by a number of elected officials, these mass gatherings resulted from internal struggles within local communities and were sustained by the conflicts that developed as the local powers were installed

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