Les seniors de moins en moins mobiles, les jeunes toujours plus mobiles : l’évolution de la mobilité résidentielle est-elle paradoxale ?

Abstract

Nous recherchons l’influence de certains facteurs exogènes tels l’âge ou le revenu sur la mobilité résidentielle et son évolution, ainsi que celle de facteurs plus endogènes comme l’état du logement ou son statut d’occupation. La mobilité est surtout saisie à travers son corollaire, l’ancienneté d’occupation du logement : plus grande est cette ancienneté, moins on est mobile. Il apparaît que : 1. l’ancienneté a augmenté de 1984 à 1996 et légèrement baissé entre 1996 et 2002. Ce mouvement résulte de deux évolutions opposées. L’ancienneté augmente chez les plus de 65 ans et diminue chez les moins de 65 ans, surtout chez les plus jeunes. On observe à la fois davantage d’anciennetés courtes et davantage d’anciennetés longues ; 2. à tout âge et tout niveau de revenu, davantage de ressources diminuent l’ancienneté. L’effet est plus fort dans le premier quartile de revenu, ce qui témoigne de contraintes des coûts de mobilité ; 3. les locataires en secteur social de l’agglomération parisienne font exception à cette règle : leur revenu est lié positivement à leur ancienneté ; 4. l’augmentation de la mobilité des moins de 65 ans s’observe pour les locataires du secteur libre ; ce l’est moins pour ceux du secteur social ou les propriétaires. Chez les plus de 65 ans la baisse de la mobilité s’observe surtout pour les propriétaires et les locataires du secteur social.This article looks into how exogenous factors, such as age and income, or more endogenous tenure status or housing quality, influence residential mobility and its evolution. Mobility is measured through its corollary, the length of tenure in the current home. The longer the length of tenure the lower the mobility. We find that 1. The length of tenure increased between 1984 and 1996, and slightly decreased between 1996 and 2002. This movement is the result of two opposite trends. Length of tenure increased for those above 65, and decreased for those below 65, especially the youngest. More short and more long lengths of tenure are both observed. 2. More income reduces the length of tenure at all ages. The income gradient is steeper at lower level of income, which points to income constraints to residential mobility for the poorest households. 3. One exception to the rule is found for the Parisian tenants living in public housing: for them income is positively linked to length of tenure. 4. The increase in the mobility of the young is observed for private sector tenants; less for tenants in public housing or owner occupiers. Among those 65 and more, the decrease in mobility is observed for tenants in public housing or owner occupiers

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