Cette étude prend en compte deux types de discours fictionnel, et en analyse les modalités discursives à la lumière de la notion de “written orality” et de ses variations. Les deux exemples retenus appartiennent à la fiction brève australienne. “The Hairy Man” s’inscrit dans la tradition du ‘ bush yarn ’, et privilégie une rhétorique destinée à donner voix à l’identité nationale. Cette nouvelle de Henry Lawson, qui repose autant sur le savoir-faire du conteur et sur l’héritage de la tradition orale, sait également tirer parti de la langue vernaculaire pour le plus grand plaisir du lecteur. Dans un tout autre genre, la courte pièce de prose poétique intitulée “The Curse” adopte résolument une esthétique moderniste qui atteste l’influence des auteurs anglais (dont D.H. Lawrence) sur K.S. Prichard. L’intrigue s’efface devant le traitement accordé à la substance langagière : paradoxalement, la texture phonique de cette nouvelle, les effets de voix, les silences qui ponctuent l’énoncé, échouent à masquer le sentiment prédominant de vide et de perte