Dissidence sociale et identités culturelles en Grèce au XIXe siècle

Abstract

Jusqu’en 1830 et la constitution de l’État grec, les clephtes jouissaient d’une haute considération sociale, mais furent par la suite considérés comme des criminels de droit commun. Ce renversement s’explique par les transferts de légitimité qui s’opérèrent autour de 1830 : sous les Ottomans, la société civile (la paysannerie grecque) et la société politique (les autorités) fonctionnaient dans une certaine complémentarité grâce au principe d’autonomie. Le bandit social, véritable notable local, trouvait alors sa place comme médiateur entre les deux pôles. En revanche,  l’arrivée des Bavarois le rendit inutile et dangereux. La figure du clephte se pérennisa donc dans la mentalité populaire en subissant une distorsion : il était désormais un modèle de résistance sociale, légitimé par les illégalismes face à la société de droit.Until 1830 and the constitution of the Greek State, the clephtes enjoyed high social status, but were later regarded as common criminals. This reversal is due to the transfer of legitimacy that took place around 1830: under the Ottomans, civil society (the Greek peasantry) and political society (the authorities) complementarily thanks to the principle of autonomy. The social bandit, who was then a true local notable, found its place as a mediator between the two poles. However, the arrival of Bavarians made him useless and dangerous. The figure of clephte was thus perpetuated in the popular mentality undergoing distortion: he was now a model of social resistance, legitimized by illegal actions against new social order

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