Entre signe et symbole

Abstract

The collective graves of the Late Neolithic are propitious contexts for studying the value of sepulchral objects and their various functions within the funeral and social practices. The analysis of 203 well documented and recently excavated graves, geographically distributed between the North of Germany and the South of France, and the comparison of the results with the data from over 1000 other collective graves, allowed to define a plurality of functions for the funeral goods. The objects found in the collective graves, very common and often worn, can be divided into « collective » and « individual » finds. The collective finds refer to the objects (which are) deposited at a certain distance from the buried, outside or at the entrance of the graves for example. These deposits give evidence for several main moments in the use of the graves: foundation and worship deposits, remains of funeral ceremonies even banquets, and commemoration or condemnation deposits. The symbolic value of two objects, the axe and pottery, and their connection with the sacred and religious domains are particularly strong, as the engraved representations of axes and « funeral divinities » at the entrance of the graves can testify. On the contrary, the individual finds refer to the objects found on the dead (ornaments, weapons in a functional position on the body) or placed next to them (pottery, axes). As a true « social sign », the individual finds display the differences between the dead according to their membership (lineage, family), to their age, their sex or their rank in the social pyramid. Thus the study of collective graves brings us to identify two essential functions for the funeral goods, a symbolic function and the « social sign » function, the one not necessarily excluding the other.Les sépultures collectives de la fin du Néolithique sont un terrain privilégié pour l’étude de la valeur des objets sépulcraux et de leurs différentes fonctions au sein des pratiques funéraires mais aussi, des pratiques sociales. L’analyse de 203 tombes fouillées récemment et bien documentées, se répartissant géographiquement entre le nord de l’Allemagne et le sud de la France, et la confrontation des résultats avec les données issues de plus de 1000 autres sépultures collectives, ont permis de définir la pluralité des fonctions du mobilier funéraire. Le mobilier des sépultures collectives est un mobilier du quotidien, souvent usagé, que l’on peut diviser en mobilier « collectif » et en mobilier « individuel ». Le mobilier collectif correspond aux objets que l’on retrouve à distance des défunts. Il témoigne de plusieurs moments essentiels dans l’utilisation des tombes : dépôts de fondation, dépôts cultuels, restes de cérémonies funéraires, voire de banquets, et dépôts de commémoration ou de condamnation. La valeur symbolique de deux objets, la hache et la céramique, et leur attachement au sacré et au religieux (représentations gravées de haches et de « divinités » funéraires dans les mêmes espaces), sont particulièrement fortes. Le mobilier individuel désigne quant à lui les objets qui sont portés par le défunt (parure, armes en position fonctionnelle sur le corps) ou déposés à côté de lui (vases, haches). Véritable « signe social », il affiche les différences entre les individus en fonction de leur groupe d’appartenance (lignage, famille), de leur âge, de leur sexe ou de leur rang dans la pyramide sociale. L’étude des sépultures collectives nous amène donc à identifier deux fonctions essentielles du mobilier funéraire, des fonctions symboliques et des fonctions de signe, l’une n’excluant pas forcément l’autre

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