Enclosing the Whole: Woolf’s “Kew Gardens” as Autopoetic Narrative

Abstract

En proposant une lecture autopoiétique de “Kew Gardens”, nouvelle publiée en 1919, cet article se fonde sur une interprétation de l'empirisme et de l'expérimentation dans les premières nouvelles de Woolf plus littérale que celle généralement adoptée par les critiques. L'autopoiesis est ici définie simplement comme le processus selon lequel un système reproduit l'organisation qui le définit comme système dans le cadre de son environnement élargi. De telles lectures ont été appliquées à la science-fiction et à la fiction cyberpunk ainsi qu'à la fiction d'auteurs tels que Pynchon et DeLillo, dont le thème suggère déjà ce type d'interprétation. Cependant, à ma connaissance, aucune lecture autopoiétique n'a été faite d'un écrivain “traditionnel” comme Woolf—dont le thème dans “Kew Gardens” n'est pas explicitement autopoiétique—ni de la forme narrative en général qui prenne en compte sa création d'un espace physique, temporel et linguistique fermé. La réflexivité du système—ici, narratif—nécessite la présence de l'observateur extérieur—ici l'auteur/lecteur—à l'intérieur du système. Cependant, alors que l'auteur/lecteur insuffle vie au système depuis l'intérieur de ce système,  “Kew Gardens” met en avant l'impersonnalité mécanique du monde qu'il décrit, les ruptures dans l'espace verbal ou linguistique, les interstices ou le “bruit” entre les mots

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