Quand dire, c’est faire

Abstract

Cet article pose comme première remarque que le moyen le plus habituel utilisé spontanément par les musiciens traditionnels pour s’exprimer sur la musique est de montrer, de faire musicalement, comme il est indiqué dans le titre, plutôt que de conceptualiser et de s’expliquer en paroles. Cette opinion est étayée par un certain nombre d’exemples tirés de l’expérience de terrain de l’auteur chez différentes populations tchadiennes : des Sahariens aux Soudanais. Cependant, à propos des xylophones notamment, certains musiciens et plus encore des facteurs d’instruments expriment verbalement les procédés utilisés pour la fabrication, l’accord et le jeu de l’instrument. La question posée in fine est : peut-on conjecturer des raisons, autres que de simples différences individuelles, qui permettent à certains de vaincre l’habituel réflexe du non-dit.The initial point made in this article is that when traditional musicians refer to what they do musically, their usual reaction tends to be to demonstrate it rather than to try and conceptualise and explain things through words. This view is backed up here by a number of concrete examples drawn from the author’s field work experience amongst the peoples of Chad – ranging from the Saharan peoples to the Sudanese. Some musicians and particularly instrument makers do however describe methods used in the making, tuning and playing of instruments. The ultimate question posed is therefore: may one speculate on the reasons, other than those stemming from individual differences of character, that enable some to overcome the usual reaction of leaving explanations unsaid

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