Charades and Gossip: The Minimalist Theatre of Joyce’s Dubliners

Abstract

Cet essai s’interroge sur la place et la fonction de la théâtralité dans les premiers écrits de Joyce, en relation avec des formes courtes comme la nouvelle. Si l’œuvre de Joyce n’est pas particulièrement remarquable pour son théâtre, la théâtralité joue pourtant un rôle essentiel dans sa technique narrative et ses riches expériences formelles. L’écriture théâtrale lui fournit une forme elliptique et minimaliste (absence de narrateur et de guillemets, usage fréquent des points de suspension) qui, telle les charades de sa jeunesse, complique la tâche herméneutique des lecteurs-spectateurs tout en permettant à l’écrivain de travailler avec réalisme l’acoustique et les rythmes du dialogue. D’abord expérimentée dans ses premières épiphanies, cette technique est ensuite transférée au genre plus conventionnel et commercialisable de la nouvelle. Lui apportant l’unicité éphémère du spectacle vivant, le dialogue théâtral peut aussi se transformer, comme dans “Ivy Day dans la salle des commissions”, en douteux commérages qui mettent en cause la fiabilité de la transmission et l’interprétation de l’information. Tout en donnant vie au récit, la théâtralité joycienne laisse libre cours à l’indétermination et à la circulation du sens

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