From contestation to conservation

Abstract

A partir d’une analyse de la pensée politique de Sieyès, nous décrivons dans cet article la place de la rupture révolutionnaire dans une œuvre élaborée au cours de la transition entre l’Ancien régime et la période d’expérimentation institutionnelle qui lui a succédé. Nous montrons que l’originalité de cette pensée réside dans sa défense d’une phase précise de la Révolution, qui est la transformation des Etats généraux en Assemblée constituante. Ainsi, en opposition aux interprétations concurrentes du processus révolutionnaire, notamment celles des Jacobins, l’œuvre de Sieyès acquiert après la Terreur une dimension conservatrice dans laquelle la seule rupture légitime – intervenue au cours de l’été 1789 – devient un moment fondateur dans la continuité duquel il faut s’inscrire. L’évolution des idées de l’abbé entre l’an III et l’an VIII apparaît dès lors comme l’expression spécifique d’une tentative pour empêcher une réitération de la crise institutionnelle, et participe pleinement de la volonté post-thermidorienne de « terminer la Révolution »

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