Le statut de la sainteté dans les « religions politiques »

Abstract

Les « religions politiques » ont transformé la sainteté en abnégation de soi au service de l’action politique. Le saint devient alors un héros (du travail, de guerre, de la propagande) et se fait missionnaire, armé ou non, au service d’une « cause » sacrée. Il ne cherche pas à se retirer du monde même s’il pratique l’ascèse intramondaine. Au contraire, il veut transformer ce dernier par son engagement. La nouvelle sainteté séculière vise non la contemplation, mais l’action et la recréation ex nihilo. Elle a, de ce fait, un caractère quasi-divin, le parti et son chef charismatique, incorporations du tout du corps social, prenant la place délaissée par Dieu. Le saint séculier est un martyr potentiel dans la mesure où il a une mission providentielle et prométhéenne à remplir et est souvent objet, après sa mort, d’un culte dévotionnel.“Political religions” transform holiness into self-sacrifice in the name of political action. Furthermore, the saint hereby becomes a hero (of work, of war, or of propaganda) and an armed or unarmed missionary serving a holy “cause”. He does not seek to withdraw from the visible world even if he mundanely practices an ascetic lifestyle. On the contrary, he wants to transform the world by his commitment. The new secular holiness is not about contemplation but about action and creatio ex nihilo. It has, therefore, a quasi-divine character. The party and its charismatic leader, who are seen as incorporations of the whole body politic, take the empty place God has left. The secular saint is a potential martyr inasmuch as he has a providential and Promethean mission to fulfil. Because of this, he often becomes the centre of a devotional cult after his death

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