La voix narratrice qui s'engage dans la construction des Textes pour rien de Samuel Beckett, commence un récit qu'elle abandonne, reprend et abandonne de nouveau, emportée par la colère, le désespoir ou la lassitude. Ce processus de recommencement est truffé de références à la théologie poétique de la Divine Comédie de Dante. Le présent article compare le grand pouvoir qu'ont les histoires de Dante à évoquer la réalité, au statut d'évocation inférieur des histoires de Beckett. Cela pour montrer l'attachement nostalgique de Beckett à l'idée que la langue peut engendrer le réel sans pour autant y croire