2IE, Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement
Abstract
L'intégration de l'élevage dans les espaces agricoles soudaniens s'est
beaucoup accentuée durant les 50 dernières années. L'accroissement
démographique humain et animal, ainsi que le changement climatique,
entraînent de fortes pressions sur le foncier et sur les ressources végétales
qui laissent peu de place pour de nouvelles activités agricoles, dont celles
à finalité énergétique, sans une révision globale de l'utilisation des terroirs
et des systèmes de production. Les exemples de territoires villageois dans
la zone cotonnière illustrent cette situation en démontrant les limites des
usages des biomasses des différents espaces. De nombreuses techniques
agricoles, agroforestières et zootechniques pour l'aménagement des
terroirs, l’intensification écologique des systèmes fourragers et de la gestion
des troupeaux sont connues ; elles ont souvent été expérimentées mais de
façon déconnectée des réalités sociales et économiques de la gestion de
l'espace, de la rémunération du travail, et des systèmes de production en
général. Leur relecture pour les conjuguer avec l'introduction éventuelle
de cultures à des fins énergétiques, doit prendre en compte prioritairement
trois dimensions : (i) les dynamiques foncières qu'il faut infléchir vers la
sécurisation pour tous, (ii) la définition, l'évaluation et la rémunération de
services environnementaux et (iii) l'accroissement de la productivité
animale intégrée dans des filières et des marchés sécurisés et rémunérateurs.
Les auteurs s'efforcent d'analyser ces évolutions et de formuler des recommandations
pour une vision globale du développement rural considérant
l'ensemble des enjeux notamment celui d'un élevage durable dans des
contextes en changements