Corrélation entre les flux de chaleur sensible et latente avec la longueur de rugosité de surface. Influence sur la disponibilité des ressources en eau sur les terres intensivement exploitées de l’Est du Burkina Faso.

Abstract

 L’exploitation des terres, exprimée par la longueur de rugosité de surface zo, est un facteur important qui influence le processus d’échange d’énergie entre la surface de la terre et l’air. Cette étude qui s’intègre dans le cadre des travaux de thèse intitulés « Impact de l’exploitation des terres sur le bilan hydrologique dans les bassins versants de l’Est du Burkina Faso » met en relation les principaux termes du bilan d’énergie (le flux de chaleur sensible et latente) avec la longueur de rugosité de surface zo calculée à l’aide de la loi de similarité de Moninh - Obhukoh.  La méthodologie est basée sur l’observation des données micro-météorologiques qui sont constituées des mesures simultanées des moyennes sur chaque heure de la vitesse du vent, du flux de chaleur sensible et latente et la température. Ces mesures ont été effectuées à 10 m du sol qui constitue la hauteur du mat de la station installée à l’Est du Burkina Faso précisément à Tanyele (département de Kompienga). Un anémomètre sonique triaxial est utilisé pour la mesure du flux de chaleur sensible, de la vitesse du vent et la température de l’air. L’hygromètre Campbell KH2O à krypton est utilisé pour la mesure du flux de chaleur latente. Le traitement des données brutes a été effectué par corrélation de remous en temps réel (chaque heure) à l’aide du logiciel ALTEDDY.  Les résultats montrent qu’il y a une bonne corrélation entre la longueur de rugosité de surface et les principaux termes du bilan d’énergie sur l’ensemble des données. Pour les données collectées sur une année, nous pouvons noter que le flux de chaleur sensible décroît exponentiellement lorsque la longueur de rugosité de surface croit (R2=- 0.84). De même le flux de chaleur latente croit de façon logarithmique avec la longueur de rugosité de surface (R2= 0.79). Lorsque nous analysons les données séparément sur les deux principales saisons qui caractérisent la zone d’étude (saison sèche et saison pluvieuse), nous constatons que la longueur de rugosité de surface n’a pas un impact significatif sur le flux de chaleur sensible et latente. D’autres paramètres climatiques tels que la radiation solaire, l’humidité relative et la température de l’air les déterminent. Cependant en saison pluvieuse, la longueur de rugosité de surface influence très négativement le flux de chaleur sensible (R2= - 0.92) contrairement au flux de chaleur latente qui montre une décroissance qui n’est pas aussi significative (R2= - 0.49). Cette décroissance du flux de chaleur sensible avec la longueur de rugosité de surface en saison pluvieuse peut entraîner une bonne recharge de la nappe si les écoulements de surface ne sont pas assez importants. Nous aurons besoin de beaucoup plus de données pour avoir des informations fiables sur la tendance croissante du flux de chaleur latente avec la longueur de rugosité de surface observée sur l’ensemble des données collectées

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