Hélène Cixous a la passion des manuscrits. Lors de deux entretiens, elle nous a confié l’importance d’écrire à la main, à table. Je cherche ici à m’approcher des principes de sa pratique d’écrivain et de sa pensée de l’écriture à partir d’Osnabrück. Écrire, est-ce cuisiner ? Les pratiques de la cuisine et de la couture, la première plus analogue que la seconde à l’écriture cixousienne (qui saisit sur le vif), viennent en effet en métaphores conceptuelles de l’écriture, thématiques clairement lisibles dans les manuscrits que le processus de réécriture tend à gommer ensuite. L’écriture à son état naissant est une écriture sauvage, cruelle et crue. L’ethnographe ethnocriticienne observe ici que les principes de tabou, d’interdit et de honte sont de ceux qui réorganisent peut-être le plus fortement les réécritures, jusqu’à leur mise en livre. Ou comment rendre présentable la vie dans sa beauté et son chaos.Hélène Cixous has a passion for manuscripts. In two interviews she told us of the importance of writing by hand, on a table. In this article I will try to understand the principles of her practice as a writer and her thoughts about writing by studying Osnabrück. Is writing cooking? Cooking and sewing practices, the former closer to Cixous’ writing (that sizzles) than the latter, appear as writing’s conceptual metaphors, themes that are clearly visible in the manuscripts but which later re-writing tends to erase. Writing at its birth is a wild writing, cruel and raw. The ethnocritic ethnographer here observes that the principles of taboo, prohibition and shame, are those that maybe reorganize the most strongly rewritings up to their final book form. Or how to make presentable life in its beauty and chaos