Les biens collectifs victimes de la maladie des coûts de Baumol ?

Abstract

L’article a pour propos d’examiner les conséquences sociales de la loi de Baumol sur la hausse continue des prix relatifs des activités à gains de productivité faible, largement représentées par les biens collectifs. Cette « croissance déséquilibrée » contribue à aggraver les écarts de richesse et de bien-être au sein des populations, surtout si l’action publique continue à favoriser la recherche d’un développement économique fondé sur le progrès technique. Pourtant, des voix s’élèvent pour convaincre les puissants de ce monde d’agir pour d’autres objectifs que la croissance du PIB, comme la mise en œuvre effective des droits fondamentaux, de la préservation des écosystèmes, du développement humain… qui nécessitent la construction de nouvelles informations.La loi de Baumol, fondée sur des informations en provenance des marchés (prix et quantités), démontre une double impossibilité, économique et sociale : d’une part, la croissance du « secteur dynamique » - celui des biens industriels - ne peut être infinie et, d’autre part, l’action publique ne pourra pas compenser financièrement la hausse sans fin des prix relatifs des activités du « secteur stagnant » - celui des services marchands et non marchands qui nourrissent les liens sociaux. D’où, l’interrogation légitime d’un changement d’orientation de la vie économique.This article aims at examining the social consequences of the Baumol’s law on the continuous increase in relative prices of activities with weak productivity gains, especially those that provide public goods. This “unbalanced growth” contributes to increasing the gap of wealth and welfare in society, if public action continues to seek for an economic development based on technological progress. Yet some argue to persuade elites to act for other purposes than the growth of GDP, including real enforcement of fundamental rights, protection of ecosystems, human development and so forth. This requires a new information design. From this perspective, the Baumol’s law based on information derived from markets (prices and quantities) is confronted to a double impossibility : economic and social. On the one hand, the growth of the “dynamic sector” – which produces industrial goods – can’t be unlimited ; on the other hand, public action will be eventually unable to financially compensate for the endless increase in relative prices of the “stagnant sector,” even though the latter provide those commercial and non-commercial services that foster social life, raising the legitimate need of a fundamental change in received purpose of economic activities

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