Notre compulsion à croire en l’identité entre les photographies et leur modèle alimente un répertoire d'analogies stéréotypées – fossile, empreinte, trace de pas, masque, relique, etc. – qui restent des ponts-aux-ânes de la réflexion théorique. L'article d'André Bazin, « Ontologie de la photographie » (1945), brillante réflexion sur l'opacité de la croyance, proposait un mythe moderne de la représentation. La répétition de ces métaphores depuis les années 1930 s'apparente en revanche à un ressassement. Le flou d'une photographie ou le dessin persistant d'un éclair fugace suffit à montrer les limites du modèle de transfert de présence. La photographie est une technologie picturale d’une remarquable plasticité, qui ne se laisse pas enfermer dans les catégories d'une pensée paresseuse.Our compulsion to believe in the identity between photographs and their model props up a range of stereotyped analogies – fossil, stamp, footprint, mask, relic, etc. - which together form the entry level of all theoretical reflection on the subject. André Bazin's article “Ontologie de la photographie” (1945), a dazzling meditation on the opacity of belief, sets out a modern myth of representation. In contrast, the repetition since the 1930s of the former metaphors constitutes a worn out yarn. Photographic blur or the traced permanence of a lightning flash, for example, are all the evidence needed to lay bare the limits of the transfer of presence model. Photography as a pictorial technology has remarkable plasticity, resistant to enclosure within the categories of cursory thinking