La sous-utilisation des sièges d’auto pour enfants par les Autochtones du Canada pourrait nous laisser penser que les parents autochtones se préoccupent peu de la sécurité de leurs enfants. Nous déconstruisons cette hypothèse en analysant la constitution de programmes d’intervention visant l’amélioration de la sécurité routière dans deux communautés anicinabek du Québec, Lac-Simon et Kitcisakik. Les préoccupations des membres de ces communautés et les angles d’intervention qu’ils désiraient privilégier afin de réduire les risques de blessures causées par des accidents de véhicules motorisés montrent que les enfants occupent un espace symbolique important. Plutôt qu’un résultat de la négligence parentale, la sous-utilisation de sièges d’auto pour enfants semble notamment due à la pauvreté dans laquelle vivent plusieurs familles autochtones. De plus, la sécurité de la jeunesse semble être une motivation amenant les communautés et leurs membres vers un processus de transformation. Cet article nous renseigne aussi sur le type d’éducation ainsi que sur la conception de la famille privilégiée par les Anicinabek. Tenir compte de ces éléments culturels dans le développement des programmes d’intervention permet d’adapter l’action au contexte local.The underutilization of child car seats among Canadian Aboriginals could let us think that Aboriginal parents care little for the safety of their children. We unpack this hypothesis through analysing the establishment of intervention programs aimed at improving road safety in two Anicinabek communities of Quebec, Lac-Simon and Kitcisakik. The concerns of these communities’ members and the types of actions they wish to prioritize in order to reduce the harm caused by motorized vehicle accidents show that children hold an important symbolic space. Rather than the result of parental negligence, the underutilization of child car seats appears in great part due to the poverty in which a number of Aboriginal families live. Furthermore, youth safety seems to be a motivation leading communities and their members on the path of change. This article also informs us on the type of education and the concept of family that are most frequent among the Anicinabek. Taking these cultural elements into account in the development of intervention programs allows for the adaptation of action to the local context