Espace du texte et énoncés généralisants en ouverture de textes narratifs littéraires ou narration et performance dans les récits de fiction

Abstract

Cet article s’intéresse, dans un corpus de romans et nouvelles en langue allemande s’ouvrant sur un énoncé généralisant, à la notion d’espace du texte. Pris dans sa matérialité, comme surface visuelle, le texte littéraire s’imprime en noir sur la page blanche. Pourtant, lorsqu’il commence par un énoncé généralisant, l'histoire proprement dite ne semble commencer qu’après, avec souvent des « débuts » caractéristiques d’un incipit, introduisant les éléments attendus dans la phase d’orientation-exposition (informations sur le lieu, le temps, un personnage, éventuellement plongée in medias res). L’analyse du début matériel du texte, i.e. des fonctions textuelles des énoncés généralisants dans le corpus, met en évidence que le récit commence avant l’histoire : ces débuts métatextuels mettent en jeu l’intersubjectivité entre le narrateur et le lecteur. Avec eux est investi le niveau de l’interaction entre le narrateur et le lecteur, ils assoient la prise de parole narrative. Au-delà, ils « mettent en scène » la corporalité du narrateur, la vocalité de son discours. Ces incipits illustrent donc le fait que la performance, i.e. la narration, est constitutive du récit de fiction.In diesem Artikel, der sich mit dem Begriff des Textraums befasst, werden Anfänge von Romanen und Novellen in deutscher Sprache analysiert, die mit einer verallgemeinernden Äußerung beginnen. Wenn man den literarischen Text in seiner Materialität bzw. als Sehfläche betrachtet, erscheint vor allem das Schwarze auf der weißen Seite. Wenn nun der Text mit einer verallgemeinernden Äußerung anfängt, scheint die Erzählung erst danach zu beginnen, und zwar häufig mit für ein Incipit typischen « Änfängen », die die in der Orientierungsphase traditionell erwarteten Elemente einführen (Informationen über Ort, Zeit, Protagonisten, eventuell auch Eintauchen in die Handlung). Die Analyse des materiellen Anfangs des Textes, bzw. der textuellen Funktionen von verallgemeinernden Äußerungen im Korpus, macht deutlich, dass die Erzählung vor der eigentlichen Geschichte anfängt : unsere metatextuellen Anfänge bringen die Intersubjektivität zwischen Erzähler und Leser in den Vordergrund. Mit ihnen kann das Niveau der Interaktion zwischen Erzähler und Leser investiert werden. Indem er das Wort ergreift, setzt sich der Erzähler durch. Darüber hinaus setzt die verallgemeinernde Äußerung die Körperlichkeit des Erzählers in Szene, i.e. die Vokalität seines Diskurses. Die Incipits des Korpus veranschaulichen also die Tatsache, dass das Erzählen und die Performanz Bestandteile der fiktionalen Erzählung sind

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