Facilitation ou exclusion ? La prise en charge du conjoint, les « mariages de complaisance » et la prise de décision des agents consulaires canadiens

Abstract

Cet article se penche sur la prise de décision des agents consulaires canadiens chargés de la délivrance des visas, en utilisant une perspective micro-sociale. Il suggère que, même si les déviances par rapport aux catégories de « normalité » sont utilisées afin de rejeter les demandes de prise en charge du conjoint, la conformité à ces mêmes catégories est la base pour les accepter. Dans le cas canadien, les agents chargés de la délivrance des visas ne peuvent pas contrôler l’ensemble des immigrants ou le flux des conjoints des immigrants dans le pays ou dans la région auquel ils sont rattachés ; tout ce qu’ils peuvent faire est de tenter de vérifier que le candidat soit « méritant ». Dans ce cas, il peut obtenir le visa auquel il a droit, tandis que le candidat « non méritant » se voit refuser ce visa. Cet article entend démontrer qu’il n’y a pas de contradiction entre un régime de mise en œuvre restrictive et un engagement en faveur du regroupement familial.The empirical focus of this paper is the micro-level decision making of Canadian visa officers. It suggests that even though deviations from the typifications of ‘normality’ are used to reject spousal applications, conformity to the same typifications is the basis for accepting applications from couples. In the Canadian case, individual visa officers cannot control the overall numbers of immigrants, or the flow of spousal immigrants from their particular country or region; all they can do is attempt to control whether a ‘deserving’ applicant gets the visa she or he is entitled to, and an ‘undeserving’ applicant is denied a visa. This paper argues that there is no contradiction between a strict enforcement regime and a commitment to family reunification

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