Dessiner l'ouverture. L'architecte, entre maîtrise et incertitude

Abstract

International audienceLe dessin est-il le lieu de la maîtrise de la conception ? Le dessin exprime en effet le pouvoir de l’architecte, capable de projeter ce qui est, de décider ce qui pourrait être ou d’anticiper ce qui sera. Pourtant, qu’il soit crayonné ou informatisé, le dessin est aussi le lieu de l’indéterminé, un lieu où l’implicite, l’incertain et le blanc côtoient le déterminé, le montré et le visible. Comment s’exprime cette oscillation entre maîtrise et indétermination ? Est-elle un fondement du dessin d’architecture ? Cette contribution ces questions en analysant des dessins d’architectes à partir de la notion d’ouverture. L’ouverture est ici envisagée comme une dimension nécessaire à l’expression graphique de l’architecte où coexistent la maîtrise et l’indétermination.Des dessins tirés d’œuvres d’architectes reconnus – Henri Gaudin et Álvaro Siza – et de mon expérience professionnelle appuient la démonstration. Les dessins sont considérés à partir du contexte de leur réalisation – en amont, au cours ou au-delà du projet. À chaque fois, il s’agit de retrouver les traces d’une ouverture qui se dessine et se décline de manière plurielle. À mesure qu’ils décrivent et limitent le réel ou le projet, les traits des architectes tracent des imprécisions, des indécisions ou des vides. Ils témoignent de la puissance du voir et du concevoir, mais aussi de leur impuissance, indissociable d’une réceptivité ouverte au monde et à l’autre pour que surgisse l’inattendu. Au travers du dessin et du maintien de son ouverture, l’architecte met sans cesse ce qu’il maîtrise à l’épreuve de ce qui lui échappe

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