Le non-dit dans le dit, et inversement : l’exemple du rap français.

Abstract

International audienceLe rap plaît, offusque, voire scandalise, mais ne laisse pas indifférent. Souvent, à l’origine de ces réactions se trouve le malentendu sur lequel jouent les rappeurs. Du malentendu-provocation pour attirer l’attention et faire passer un message au malentendu niché dans l’insulte rituelle, pour le « play » et pour le « game », en passant par le malentendu révélateur d’un héritage historique qui remonte aux temps de l’esclavage (par exemple, la double entente), tout passe par du jeu avec et sur les mots qui permet de dire sans dire, de faire « comme si ». Parmi les moyens utilisés par les rappeurs pour créer du malentendu, on trouve, par exemple, les figures de styles propres à la poésie, ou le cryptage. Mais le malentendu est avant tout une question sociale. Dans le rap français, il est généralement construit, calculé par le rappeur qui se base sur la connaissance qu’il a de son public, de son histoire supposée. En se construisant un public-modèle (Eco), il fait le pari d’une (mé)connaissance que ledit public a du chanteur et de son monde. En somme, les conditions de réussite du malentendu dépendent « du traitement de l’information dans le contexte social de son énonciation » (Wendling)

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