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Deux poètes du Nouveau Monde: Edgar Allan Poe et Saint-John Perse

Abstract

Alors que les critiques ont étudié en détail l’intérêt que portait Baudelaire à Edgar Allan Poe, très peu a été dit au sujet de sa possible influence sur les écrits de Saint-John Perse . Cette omission est d’autant plus surprenante que Perse s’était procuré son premier exemplaire des Poèmes et Essais de Poe dès 1906 et qu’il possédait en outre bien d’autres éditions de cette œuvre, en anglais comme en français, dont la célèbre traduction de Mallarmé datant de 1897. Dans sa jeunesse, Perse détenait une photo de Poe qu’il gardait sur son secrétaire, allant même jusqu’à imiter la pose de ce dernier au moment de son propre portrait en 1906. Plus tard, lorsqu’il vivait à Georgetown, il avait accroché une photo de Poe près de sa porte d’entrée de sorte que ce soit la première chose que les invités voient en franchissant le seuil. Lorsqu’il rencontra pour la première fois Paul Valéry en 1912, ses premiers mots auraient été : « Edgar Poe et vous, [êtes] les deux hommes que j’ai le plus souhaité connaître ». Il y a des références majeures à Poe dans sa correspondance, dont notamment le souhait, formulé à maintes reprises, que celui-ci soit toujours vivant . En 1909, Perse écrit ainsi à Jacques Rivière en évoquant la récente publication du poème symphonique de Florent Schmitt, Étude symphonique pour le « Palais enchanté » D’Edgar Poe. Par ailleurs, dans une lettre à Allen Tate datant de 1949, il écrit aussi : « Vous savez qu’envers et contre [T. S.] Eliot, je garde mon affection à Poe, pour tout ce qu’il porte en lui de virtuel. »Accepted manuscrip

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