À partir de l’essai intitulé Le style comme expérience, c’est le but de cette analyse que d’essayer de dégager le discours de Bergounioux sur le style et de cerner rétrospectivement le chiffre stylistique à l’œuvre dans sa production narrative. Ce titre fulgurant nous fraie un chemin dans une nouvelle conception du style en tant qu’expérience, susceptible d’affecter de bonheur le sujet et de le soustraire au mutisme insensé des choses. Mais puisque le style ne serait destiné à affleurer que dans les cultures armées de l’écriture et appuyées sur l’inégalité des biens et des moyens, comment pourrait-il s’avérer une source de joie ? La réponse, déchirante et sans espoir, se trouve dans une écriture marquée par l’effort tendu et acharné de restituer un objet artistique fait de rebuts, d’éclats d’un monde disparu, qui ne devient visible que dans l’épure du présent du discours