À travers la médiation de Giacomo da Lentini, Guido Guinizzelli et Guido Cavalcanti recueillent une invention capitale de la tradition lyrique courtoise : la mort ‘vivante’ de l’amant, modélisée dans l’image de la salamandre. Saturée moralement et idéologiquement, la mort amoureuse est un objet instable dans sa temporalité comme dans son tableau clinique, et possède des propriétés complexes – dramatiques, rhétoriques, structurelles. On s’interroge ici sur le traitement de ce motif, ressaisi par Guinizzelli avec une imagerie innovante, et par Cavalcanti dans le cadre d’une érotique post-courtoise radicalement pessimiste