Topique et poétique du sublime. La leçon du laconisme quignardien

Abstract

Une affinité stellaire lie Pascal Quignard à l’auteur du Traité du sublime. Est donc ici étudiée la topique commune au sublime longinien et quignardien (energeia du transport pathétique ; court-circuit de la raison par le raptus esthétique ; emprise impérieuse du sensible sans logos). Ce sublime prend chez Quignard la forme verbale du laconisme, forme-sens qui confère au style le statut d’une arme de survie qui permet au lecteur, à l’écrivain et au penseur de tenir face aux forces prédatrices sous-jacentes au langage. Cette poïétique du style soustractif propre à la sentence foudroyante s’arrime au versant narratif de l’œuvre par la ligature discrète de l’argumentation paradigmatique où l’assertion, thèse spéculative, trouve son argument dans l’essor même du récit.There is a stellar affinity between Pascal Quignard and the author of the Treatise on the sublime. Accordingly, this article examines the topic common to the Longinian and Quignardian sublime (energeia of the pathetic transportation; short-circuiting of reason by the aesthetic seizure; imperious control of the sensitive without logos). In Quignard, this sublime takes the verbal form of laconism, a shape-meaning that gives style the status of a survival weapon, allowing the reader, writer and thinker to stand up to the predatory forces underlying language. This poesis of the subtractive style unique to the fiery sentence is connected to the narrative slope of the work via the discrete ligature of paradigmatic arguments, in which the assertion, speculative thesis, finds its argument in the very surge of the narrative

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