Qu'implique l'insertion d'une oeuvre dans l'espace urbain? Par ailleurs, pourquoi qualifie-t-on ce type d'oeuvre d' art public ? S'appuyant sur les récentes recherches sur cette problématique, ce mémoire décrit l'écart critique et actif, marqué par l'espace et le temps du tumulte du centre-ville métropolitain, qui conditionne l'insertion et la réception des oeuvres du programme d'art public de la Vancouver Art Gallery. Durant la période de temps où furent créées quatre oeuvres (de Lawrence Weiner, Kim Adams, Ken Lum et Janet Cardiff), Vancouver subit une métamorphose saisissante: trois ans avant la tenue de l'Exposition universelle de 1986, l'institution muséale a déménagé dans le nouveau centre-ville qui se dessine rapidement, complétant l'important complexe de Robson Square autour duquel de nombreux projets immobiliers seront construits. Si l'on s'efforce de donner une nouvelle image à Vancouver depuis plus de deux décennies, par d'importantes et innombrables entreprises architecturales, ces oeuvres traduisent une recherche identitaire parallèle, directement sur le terrain de la vie quotidienne où les citoyens évoluent. Incarnant une tension entre cet environnement physique qui nous est imposé---fruit d'une recherche d'un monde amélioré---et les dynamiques sociales qui en sont en partie tributaires, ces oeuvres d'art public s'imposent comme un questionnement, une façon de voir et de s'approprier la ville autrement. En s'appuyant sur l'expérience de la localité, les oeuvres de Weiner, Adams, Lum et Cardiff démontrent que l'on peut intervenir, subjectivement et singulièrement, dans l'ensemble de ces processus évolutifs, afin que cette ville en mouvance ne nous échappe pas