Na semљ Petrê

Abstract

Super hunc Petrum. Dans le côde glagolitique d\u27Assémani, originaire du 11e siècle, les mots super hanc petram, Mt 16, 18, sont traduits na semъ Petrě - super hunc Petrum. La même forme se trouve dans deux côdes cyrilliques du 14e et du 15 siècles, transcrits de l\u27archétype glagolitique. Dans tous les autres côdes, surtout dans celui de Zographe et de Marianus, datant du 11e siècle-plus vieux que celui d\u27Assémani - on trouve l\u27expression: na semъ kamene - super hanc petram. Les philologues et les théologues sont d\u27accord que le variante d\u27Assémani est plus ancienne que les autres (Zographe, Marianus et autres). Dans la version paléoslave primitive N. T. il y a assez de mots grecs, dont la version slave a causé des difficultés. La majeure partie fut aux années qui suivirent traduite en slave. Quand même, l\u27expression d\u27Assémani ne doit être attribuée que très peu à ce genre. Dans la version na semъ Petrê ne se trouve pas le mot grec petra; ce mot est remplacé par le nom propre et masculin Petros. Il s\u27agit peut-être d\u27une connexion avec la version biblique syrienne. Cette phrase démontre clairement la pensée à une église bâtie super ipsum Petrum. La métaphore du fondement le plus fort petrae, sur laquelle le texte grec insiste ouvertement, se trouve obscurcie dans cette phrase. Saint Cyrille le devait savoir très bien. La forme na semъ Petrě n\u27était point considérée comme une version mais plutôt comme une exégèse ou bien une interprétation rhétorique qu\u27il faut appliquer dans la catéchèse. Il est très probable que saint Cyrille lui-même recevait l\u27expression na semъ kamene dans les côdes de l\u27Evangile, tandis que la formule na sem Petre était employée dans les instructions aux disciples et mise en forme de glosse dans quelques côdes. Les citations bibliques dans le Glagolite de Clozianus et dans le Zakon Sudnyj ainsi que les différentes expressions de ce genre ont déjà existé dans les côdes primaires et quelques versions similaires, accommodées rhétoriquement ont passé dans quelques côdes bibliques vieux-slaves. Le côde d\u27Assémani était écrit à Ochride ou bien aux environs de cette ville: les notes marginales écrites en lettres cyrilliques montrent qu\u27il se trouvait jusqu\u27au 14-e siècle dans cette région. Ochride était le centre de l\u27apostolat de saint Clémént le Slave (Bulgare), qui y mourut en 916 et y fut enterré. Cet homme, le plus célèbre des disciples de ss. Cyrille et Méthode, vénérait ardemment saint Clémént de Rome et prêchait dans ses sermons que saint Clément était un successeur de saint Pierre et un pape romain. Par rapport à cela il affirmait aussi la primauté de saint Pierre, et cela il répétait par l\u27expression na semъ Petrě; expression qu\u27il accepta ou bien permettait à introduire dans un certain nombre de côdes vieux-slaves. D\u27un tel côde fut copié, un siècle plus tard, le côde d\u27Assemani. L\u27expression na semъ kamene se trouvait à la meme époque dans plusieurs autres côdes, acceptée déjà en Moravie presque partout. II. Saint Pierre porte l\u27Eglise. Sous le choeur de l\u27église de saint Clément le Slave à Ochride on a trouvé un tableau représentant saint Pierre soutenant avec ses bras l\u27Eglise et écrasant du pied le diable prosterné à l\u27envers. Audessus, en l\u27air, Jesus Christ transmet à saint Pierre l\u27Eglise et lui donne sa bénédiction. A côté de saint Pierre, l\u27archange Michel passe au diable une lance au travers du corps. Il s\u27agit d\u27une illustration originale des mots de Christ Mt 16, 18: Tu es Petrus et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam et portae inferi non praevalebunt adversus eam; et ces mots sont, en grec, inscrits audessus du tableau. Il n\u27y a ni en Orient ni en Occident un tableau similaire. Le tableu fut peint en 1295, probablement à l\u27exemple des tableaux plus anciens du même genre ou bien selon la tradition de l\u27époque de saint Clément le Slave. La tradition de saint Clément sur la primauté de saint Pierre et de saint Clémént de Rome, le successeur de saint Pierre, était en vigueur à Ochride jusqu\u27au 14-e siècle et n\u27était pas éteinte même aux époques qui suivirent. Saint Clément d\u27Ochride était vénéré non seulement des Slaves mais aussi des Grecs de cette ville. L\u27autonomie du siège archiépiscopal (et métropolitain) d\u27Ochride était fortifiée par le culte de saint Clément, et les archevêques d\u27origine grecque ont à leur tour défendu cette autonomie vigoureusement. Cela on peut voir très bien du récit de la vie de saint Clément, dans la langue grecque, déscrite, en détails, probablement par Théophilacte. Le tableu de saint Pierre, que nous venons de décrire, a un certain rapport à la variante de la locution: super hunc Petrum. Dans cette expression et de même dans le tableau décrit, la métaphore de la "pierre forte", ayant une importance exceptionnelle, se trouve presque negligée. Dans le tableau les bras de saint Pierre soutiennent l\u27Église et les clefs sont suspendus au col de l\u27Apôtre; le peintre ne se rendait pas compte que, dans cette position, saint Pierre ne se pouvait point servir des clefs. En Macédoine et en Serbie on peignait habituellement saint Pierre à côté de saint Paul. Dans le tableau à Ochride à côté de saint Pierre (ou, mieux dire, vis-à-vis de lui) on voit l\u27image de saint Clément le Slave, qui était vénéré à Ochride avec saint Clément de Rome; on égalait et confondait même les deux saints. Saint Pierre, le chefs des apôtres, augmentait la glorie et l\u27autorité de saint Clément de Rome. Eutiche et Michaёl, peintres très célèbres, qui, en 1295, ornaient de peintures l\u27église de saint Clémént à Ochride, peignaient probablement ailleurs des images semblables et servaient d\u27exemple aux autres peintres. Au monastère serbe à Žiča, siège des archevêques serbes jusqu\u27au 14-e siècle, se trouve une image du même saint quelque peu ressemblante à celle d\u27Ochride. L\u27église à Žiča était ornée de peintures vers 1310. c. à d. presqu\u27en même temps que l\u27église de saint Clément à Ochride. A Žiča c\u27est saint Paul qui se trouve à côté de saint Pierre; saint Pierre soutient l\u27Eglise d\u27une manière élégante audessus de sa tête, et saint Paul tient un volume de ses épîtres. C\u27est alors une illustration convenable de la tradition, exprimée par le moine Domentiane dans la Vie de saint Sava (écrite en 1253) de la manière suivante: le Pape est le consort de saint Pierre et Paul; saint Pierre est le suprême des apôtres et le prince de l\u27Eglise; saint Paul le docteur des gentils le plus célèbre. Dans la société de saint Paul l\u27autorité et la glorie de saint Pierre ne sont pas affirmées avec une telle force comme en compagnie de saint Clémént. La glorie et l\u27autorité de saint Clément dépendent de la primauté de saint Pierre; tandis que saint Paul avait acquis une grande autorité par son oeuvre apostolique. Les deux images de saint Pierre, celle dans le tableau à Ochride et celle à Žiča, prouvent d\u27une manière évidente la tradition qui existait en Serbie et ne Macedoine sur la primauté de saint Pierre

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