Diagnostic par télédétection satellitaire des impacts environnementaux et socio-économiques du Parc National du Diawling sur le Bas Delta du fleuve Sénégal.

Abstract

Le Bas Delta du Sénégal, comme toute la Mauritanie, a été soumis ces dernières décennies à une sécheresse sévère, dont les graves conséquences environnementales et socio-économiques ont amenés les autorités des trois pays riverains du fleuve à mettre en place des aménagements lourds dans la vallée. Dans ce contexte, après la création d'une Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) en 1972, ont été construits les barrages de Manantali en amont et de Diama dans le Bas Delta pour permettre le développement de l'agriculture irriguée dans la vallée. Ce dernier mis en service en 1986, avait pour objectif d'empêcher la remontée dans le fleuve des eaux salées de la marée. Ces aménagements hydrauliques ont eu de graves conséquences environnementales et socio-économiques sur le Bas Delta du fleuve. La perturbation du fonctionnement hydrologique de cette zone humide pendant près de dix ans a engendré non seulement la dégradation du milieu biophysique, mais également la disparition de la plupart des activités socio-économiques liées. C'est pour remédier à ces conséquences dramatiques, étudiées de manière approfondie, qu'a été crée le Parc National du Diawling (PND) en 1991. Sa vocation était de concilier la protection de l'environnement et le développement socio-économique des collectivités locales. Aujourd'hui, près de quinze ans après la création du PND, il importe de réaliser un diagnostic de la réalité de ses impacts tant sur le plan environnemental, c'est-à-dire sur l'hydrologie, la couverture végétale et la faune, que socio-économique. Cet état des lieux a été réalisé à travers une analyse diachronique d'images satellites multidates et multicapteurs (Spot XS de 1992 et 2001 acquises dans le cadre du programme Isis du CNES, et Landsat MSS de 1973), vérifié sur le terrain et complété par des enquêtes et entretiens auprès des populations et des gestionnaires du Parc. Il en ressort que la mise en place du PND qui a permis une réelle réhabilitation du Bas Delta peut être globalement qualifiée de réussite. En effet, sur le plan environnemental, la remise en eau des plaines inondables a favorisé le retour d'une biodiversité riche, avec une bonne régénération de la végétation tant sur les dunes que dans les bassins d'inondation, ainsi qu'un bon potentiel halieutique marqué par l'indicateur du retour notable d'une riche faune ornithologique, valeur emblématique du PND. De plus, l'intégration des populations locales dans la gestion de la zone humide qui était un des objectifs primordiaux du PND, est un élément très positif. Toutefois les problèmes de salinisation des sols et de prolifération de plantes envahissantes dans la retenue du barrage de Diama subsistent toujours. D'autre part les conditions de vie des populations restent encore difficiles même si une amélioration devient sensible grâce au renforcement des activités traditionnelles de la pêche, de l'élevage, de la cueillette et le développement du maraîchage. Par ailleurs, le PND doit faire face à des difficultés de gestion importantes qui freinent son bon fonctionnement. Les scénarios d'inondation et d'exondation notamment, sont difficiles à maîtriser, en raison des exigences écologiques variables des différentes espèces, de l'impératif de partage des ressources et espaces entre les différents usagers et de la nécessité de se soumettre à la gestion hydrologique de l'OMVS

    Similar works

    Full text

    thumbnail-image

    Available Versions