Dans les Andes du sud du Pérou, l’être humain-personne n’est pas donné à la naissance ipso facto et une fois pour toutes, il est le « produit » d’une « construction » sociale qui s’étale tout au long du cycle de vie des individus. Né dans un état « d’animalité », de « sauvagerie », le nouveau-né est réputé être saqra. Ce terme fait référence à la sphère du non social, du sauvage et du nocturne et s’oppose à celle de l’humain, du domestiqué et du diurne. Il est donc nécessaire que le nouveau-né sorte de cet état premier pour devenir runa « être humain-personne », homme (qhari) ou femme (warmi). L’objectif principal de cette thèse est de décrire les représentations et les pratiques dont le corps-personne est l’objet au cours du processus de sa construction sociale et culturelle par le biais des rites de passage qui modifient la nature même de l’individu.In the Andes of southern Peru (Cuzco), the human being-person is not given at birth ipso facto, once and for all. It is the « product » of a social « Construction » throughout the life cycle of individuals. Born in a state of « animality » and « wildness », the newborn child is supposed to be Saqra.This term refers to the sphere of non-social, and wild nightlife and it is opposed to the human, domesticated and diurnal sphere. It is therefore necessary for the newborn to be transformed in a social human being-person, man (qhari) or woman (warmi). This process of humanization is obtained throughout the life cycle rituals