L'amyotrophie spinale proximale (SMA) résulte de l'inactivation homozygote du gène SMN1. La sévérité de la maladie est inversement corrélée au nombre de copies du principal gène modificateur, le gène SMN2. Le génotype 0SMN1I1SMN2, très rare, est étroitement corrélé aux formes les plus sévères de SMA, appelées type Ia. L'objectif de ce travail est de décrire précisément le phénotype pré- et postnatal de la SMA de type la à partir des données recueillies pour 12 patients porteurs d'un génotype 0SMN1/1SMN2 répertoriés grâce à la banque de données nationale UMD-SMN1 et de 33 patients atteints de SMA de type Ta issus de la littérature. La SMA de type Ia se manifeste dès la naissance par une atteinte neurologique extrêmement sévère comportant atteinte respiratoire nécessitant une assistance ventilatoire immédiate, une hypotonie et un déficit musculaire global. Une atteinte du tronc cérébral (troubles de la succion/déglutition, atteinte faciale) et des signes d'immobilisme foetal (rétractions articulaires, micrognathisme, palais ogival) sont observés. L'éveil est le plus souvent conservé. Des malformations cardiaques sont fréquemment associées. La survie excède rarement un mois. Les signes en période anténatale sont quant à eux discrets et peu spécifiques. Une diminution des mouvements actifs foetaux au troisième trimestre de grossesse est fréquemment rapportée. Une hyperclarté nucale ou un hydramnios sont rapportés de manière inconstante. La SMA de type Ia se révèle extrêmement difficile à détecter en période anténatale. Compte-tenu de ces observations, des indications pour le diagnostic moléculaire de SMA en période anténatale peuvent toutefois être proposées