A n’en pas douter, L’Exorciste 2 : l’hérétique (Exorcist II : The Heretic, 1977) entre en connivence avec l’univers personnel de John Boorman, à commencer par son exploration obstinée du substrat archaïque et archétypal qui coule dans les veines de nos civilisations modernes.Impossible, pourtant, d’oublier d’où vient le film. Il s’agit bien de la suite d’une œuvre devenue l’épigone d’une certaine horreur cinématographique, exposée aux attentes les plus fébriles et les plus sceptiques, et, pour le cinéaste, d’une commande plus ou moins opportuniste consécutive à l’échec commercial de Zardoz (1974).Le film est par conséquent et malgré lui soumis à la hantise de ses origines, condamné à vivre dans l’ombre de son canonique modèle. Venant après, irrémédiable double, sa nature même s’en trouve irradiée, en quête d’une singularité perdue. C’est paradoxalement par ce statut de sequel qu’il nous semble impératif de passer, pour mieux comprendre l’originalité de l’œuvre, tout autant que la cohérence de son inscription dans le monde selon Boorman