Le développement durable est devenu une notion structurante du champ social. Il est au centre de trois volets, chacun répondant aux crises qui ont touché le monde contemporain : le social, l’économique et l’environnement. Or, l’environnement est repris allègrement par les acteurs sociaux, et cela même aux dépens du social. Pourtant, ce volet est primordial dans la mesure où une réforme des rapports de pouvoir est essentielle à la résolution de la crise écologique.Or, si le volet social est élipsé au profit du volet environnement qui est verbalisé, la société qui se met en marche selon un « développement durable » est donc réduite à « respecter l’environnement ». S’ensuit une naturalisation dangereuse des rapports sociaux, et surtout des plus « naturels » d’entre eux, les rapports sociaux de sexe. Loin d’une réforme des rapports sociaux, le développement durable engendre une révolution naturaliste du sexe et du genre.Nous avons donc étudié les représentations sociales du développement durable au sein d’une collectivité territoriale pour révéler leur dynamique. En effet, celle-ci est exemplaire en matière de développement durable. Par ailleurs, elle est parcourue d’un fort clivage entre services technique et administratif, qui est aussi sexué puisque l’un est composé d’hommes et l’autre de femmes. Nous verrons comment l’objectivation du développement durable dans l’environnement assied la proéminence du technique et des hommes sur l’administratif et les femmes, mais aussi une naturalisation des rapports sociaux de sexe.Sustainable development has become a structural notion of the social field. It’s at the cross of three volets, each of them answers to crises that impacted the contemporary world : social, economic and environment. But, the environment one is cheerfully used by social actors, at social one’s expense. Nevertheless, this volet is essential insofar as a reform of power relationships is necessary to ecological crise’s solution. But, if the social volet is silent to the advantage of the environment volet which is verbalized, the society which leans against a “sustainable development” is reduced to “respect the environment”. It follows that social relationships are naturalized, and above all the more natural of them, social relationships of sex. Far from a reform of social relationships, sustainable development generates a naturalist revolution of sex and gender.We studied social representations of sustainable development into a french local authority to come to light their dynamic. Indeed, this former is exemplary in sustainable development empowerment. Otherwise, it’s made of a strong dichotomy between technical and administrative departments, which is sexual because the first is composed of men and the second of women. We’ll see how sustainable development’s objectivation in environment confirms the domination of technical and men on administrative and women, and moreover a naturalisation of social relationships of sex