La dynamique des usages dans la forêt méditerranéenne d’un point de vue anthropologique

Abstract

En Méditerranée, les espaces incultes et boisés se superposent à ce que l’on appelle communément forêt et sont lentement façonnés par les activités qui s’y déroulent. Artisanats forestiers et pastoralisme en sont les filières principales. Plus ou moins professionnelles, elles côtoient d’autres droits d’usage connus depuis la fin du Moyen Âge. Affouage, parcours pastoraux et cueillettes se maintiennent toujours, ainsi que les activités de chasse. Les coupes à l’ancienne (auxquelles sont liés charbonnage, production de chaux et distillations) continuent jusqu’à la fin des années 1940 au moins. Malgré leur incompatibilité avec le code forestier, plusieurs usages sont conservés localement par la voie des dérogations. Toutefois, la division fonctionnelle des terres incultes et boisées, mise en place par la répétition des mêmes activités sur les mêmes lieux, commence à se brouiller depuis une trentaine d’années avec le déclin de certaines activités forestières et la tendance vers la multiplication d’activités de loisir et d’agrément. Actuellement, les problèmes d’équilibre et d’avenir du couvert et des « mosaïques » forestières se posent avec acuité. La multifonctionnalité que les sociétés réclament (production, protection, distraction) impose l’adoption de « combinaisons de pratiques » difficiles à décliner sur le long terme pour de grands espaces. Une gestion interactive et concertée au cas par cas et à moyen terme est probablement l’alternative viable

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