Réponses des végétaux et des invertébrés au régime hydrique et aux variations de la salinité dans les communautés halophiles de Camargue

Abstract

Les réponses apportées par plusieurs espèces végétales et animales aux variations de la salinité et à l’alternance de périodes d’inondation et d’assèchement dans la sansouire camarguaise montre des convergences. L’espèce collective Salicornia herbacea comprend trois taxons, qui correspondent à des situations écologiques différentes. Les deux premiers possèdent un seul type de graine dont la germination s’effectue en automne pour S. brachystachya, au printemps après levée de la dormance par le froid pour S. emerici. Au contraire, S. patula possède deux types de graines : les graines centrales non dormantes qui germent à l’automne, les graines latérales dormantes qui germent au printemps. Les œufs des Copépodes Calanides possèdent également un polymorphisme morphologique et physiologique. Les femelles pondent des œufs à développement immédiat pendant l’hiver, des œufs de résistance dont l’éclosion est soumise à la levée d’une diapause au printemps chez trois espèces bivoltines adaptées respectivement à des basses, moyennes et fortes salinités. Au contraire deux espèces univoltines pondent un seul type d’œufs à diapause. L’enfouissement suivi de diapause chez les Copépodites IV des Cyclopides, suivi de quiescence chez les femelles de l’Harpacticide Cletocamptus retrogressus leur permet de survivre à l’assèchement et à la sursalure. Le Collembole Isotomurus palustris se maintient grâce à des œufs de résistance. La détérioration du milieu entraîne également l’apparition d’individus écomorphiques différents du type. L’étude du polymorphisme enzymatique a permis l’individualisation de deux espèces jumelles A et B chez le Culicide Aedes détritus. Ces deux taxons isolés sexuellement sont identiques au plan morphologique. L’autogénèse ne se manifeste que dans l’élément A. II existe entre eux une certaine ségrégation géographique et temporelle (A domine en Basse-Camargue, B en Haute-Camargue, A domine en hiver, B au printemps).Several plant and animal species react similarly to variations in salinity and to alternate periods of flooding and drying in the “ sansouire The collective species Salicornia herbacea consists of three taxa which correspond to different environmental situations. The first two have a single type of seed which germinates in autumn for S. brachystachya, and in the spring at the end of the dormant period for S. emerici. On the other hand, S. patula has two types of seeds : non-dormant central seeds which germinate in autumn, and dormant lateral seeds germinating in spring. The eggs of Calanoid Copepods also show a morphological and a physiological polymorphism. During the winter, the females lay eggs which develop immediately. Three bivoltine species respectively adapted to low, average and high salinities, lay resistant eggs as well, which hatch at the end of a spring diapause. In contrast, two univoltine species lay a single type of egg which undergoes diapause. Burying in the mud, followed by diapause at the copepodite IV stage in Cyclopidae, and by quiescence in females of the Harpacticoid CAetocamptus retrogressus, allows the individuals to survive drying and hypersalinity. The Collembola Isotomurus palustris survives thanks to its resistant eggs. The deterioration of the environment also entails the apparition of ecomorphic individuals of a different type. The study of enzymatic polymorphism has also permitted the differentiation of two sibling species (A and B) of the mosquito Aedes detritus. These two taxa, sexually isolated, are morpho logically identical. However, autogenesis occurs only in spe cies A. There is also some degree of geographic and temporal segregation between the two sibling species : A is more abundant in the “ lower ” Camargue and B in the “ upper ” ; A is more often found in winter and B in spring

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