Rapport d'évaluation sociologique sur la carte d'identité électronique belge

Abstract

Le SPF-Fedict a commandité une étude, indépendante, visant à l'évaluation des systèmes d’identification électronique et plus particulièrement de l'eID. Cette étude a été effectuée le service d’évaluation des risques et de politologie générale de l’Université de Liège, le SPIRAL1. Cette étude se compose de plusieurs parties. L'objectif est de présenter un panel sociologique des avis portant sur d’identification électronique en Belgique. Nous aborderons de prime abord les questions de pertinence de la recherche, ensuite viendront les questions méthodologiques. Nous analyserons ensuite les avis récoltés, et enfin, nous proposerons un ensemble de recommandations visant à l’amélioration du processus de publicisation et de mise en application de l’eID. À la base de ce projet se trouve un questionnement : « Comment un système d'identification peut à la fois se moderniser, afin de s'insérer dans les modes de vie actuel, tout en conservant sa fonction de lien de confiance2 entre le citoyen et son gouvernement ? ». La question n'est pas simple tant les innovations dont font preuves les gouvernements européens ces dernières années en matière d'informatisation se sont développées sur des bases sécuritaires. Les thèses de l’État qui surveille ont le vent en poupe. Et pour cause, les failles de sécurité mènent les gouvernements et les entreprises à déployer les TIC destinés à la surveillance parfois au mépris des principes d'intimité. Ces innovations sont d'autant bienvenues qu'elles stimulent la croissance dans nos économies concurrentielles de marché ouvert. Corrélativement, elles peuvent également – si suffisamment d'attention n'est pas porté à leurs implantations - apporter de l'inégalité dans un monde qui voit sans arrêt grandir la disparité d'accès aux technologies informatiques, notamment Internet. Les espaces lisses qui peuplent notre quotidien tendent à devenir toujours plus finement sillonnés des multiples systèmes de surveillance et de contrôle. Le développement des dispositifs d’identification, d'authentification et de surveillance est à cet égard aujourd’hui un exemple particulièrement emblématique et délicat de cette tendance. Dans ce contexte contemporain qui se trouve marqué par une multiplication des technologies de sécurité à l’échelle mondiale ainsi que par l'insuffisance des débats publics autour de ces innovations. La présente recherche a pour objectif de répondre à ces faiblesses et à l’apparente « acceptabilité » que ces dispositifs de contrôle de plus en plus dématérialisés semblent générer en proposant une analyse de « ce que les gens pensent ». Nous adopterons une démarche du type « sociologie compréhensive »

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