L'objectif de cette thèse est l'étude des mécanismes socio-cognitifs, pouvant expliquer les conduites discriminatives à l'égard des personnes handicapées physiques. Il s'agit de montrer que la perception des personnes handicapées suscite des réactions émotionnelles négatives, qui pourraient directement provoquer une mise à distance de ces individus.Un premier ensemble d'expérimentations met en évidence que les personnes handicapées se voient attribuer des caractéristiques psychologiques stables : une évaluation plutôt positive, mais des réactions affectives généralement négatives. Néanmoins, cette perception évolue en fonction de la familiarité du percevant avec des personnes handicapées. Dans le cas où cette familiarité repose sur des relations interindividuelles, les réactions émotionnelles négatives diminuent et le jugement est plus positif. Par contre, si la familiarité repose sur une connaissance de la déficience, alors celle-ci provoque des perceptions plus négatives. La nature des affects provoqués par l'image du handicap ainsi mise en évidence, l'objectif de la seconde série d'expérimentations est de les mettre en relation avec les conduites sociales. Il s'agit de comprendre les comportements des employeurs face aux travailleurs handicapés, en comparant leur niveau d'exigences selon qu'ils s'adressent à une population de valides ou de handicapés. Les résultats montrent que les exigences pour ces derniers sont particuliÈrement élevées lorsque le poste à pourvoir ne correspond pas au stéréotype des professions " accessibles " ? la main d'œuvre handicapée. Si il est difficile d'affirmer que les affects du percevant influencent le jugement et les conduites sociales dans un mouvement unidirectionnel, cette thèse propose néanmoins que la perception sociale des personnes handicapées repose sur des réactions affectives, provoquées par l'appréhension du handicap, et évolue en fonction de la nature des relations établies entre le percevant et des personnes handicapées.The purpose of this thesis is to analyse social and mental processes, which could explain some discriminative social behaviour towards persons with physical disabilities. We want to show that the perception of handicapped people causes emotional negative reactions that could directly lead to a stand back from them. A first group of experimentation shows that handicapped people are considered as psychologically balanced : a rather positive evaluation, but usually negative emotional reactions. However, this perception evolves with the degree of familiarity the perceiver has of handicapped persons..