research

Belgique. Quatre ans de blocage institutionnel

Abstract

audience: professionalLe clivage entre les différentes nationalités est l’un des facteurs permettant d’expliquer l’évolution du pays, depuis la naissance en Belgique, en 1830, d’un nationalisme anti-hollandais, partagé par la bourgeoisie francophone du nord et du sud du pays, qui, par contrecoup, suscita des revendications quant au statut de la langue du nord, constituée d’un ensemble de dialectes flamands. Bien que la communauté flamande soit majoritaire sur le plan démographique, il fallut attendre 1967 pour que la Constitution soit enfin traduite dans sa langue. Les réformes de l’État, mises en œuvre de 1970 à 1993, portent la trace à la fois des exigences flamandes sur le plan linguistique et de celles des Wallons sur le plan économique. Après la dernière grande révision de la Constitution, intervenue en 1993 au terme d’un long travail en commission, cinq résolutions votées en 1999 par le Parlement flamand ont réclamé l’instauration d’un « confédéralisme », c’est-à-dire un transfert massif des compétences vers les communautés, avec pour conséquence de vider l’État fédéral de sa substance. Jusqu’à présent, les francophones ont rejeté pratiquement toutes les demandes flamandes, ce qui a eu pour effet de doper la montée électorale d’un parti séparatiste, lequel s’oppose ouvertement à toute négociation ne prenant pas en compte ses thèses nationalistes. Au nom d’un nationalisme belge et de la défense de l’État social, les francophones refusent que l’on procède à la moindre modification substantielle de la répartition des compétences. Le blocage est tel que la Belgique se trouve engagée dans la plus longue crise politique du monde à laquelle, en cette fin d’hiver 2011, aucune solution n’a encore été trouvée

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