Objectifs : Bien que l’évaluation de la prosodie soit abordée dans le cadre du bilan vocal, force est d’admettre qu’il s’agit d’une évaluation globale, basée sur la perception subjective du clinicien, en l’absence de tout étayage. Notre objectif est par conséquent d’aborder la prosodie de manière objective et de comparer les profils prosodiques obtenus à partir de différentes productions de parole continue (comptage, lecture, langage semi-spontané). Ceci afin de déterminer quelles tâches s’avèrent les plus pertinentes. A terme, ces dernières pourraient être intégrées à l’analyse du comportement vocal.
Matériel et méthode : La méthodologie est abordée via l’étude d’un jeune adulte normophonique, non professionnel de la voix.
Nous recourons à Praat et Prosogram afin d’élaborer le profil prosodique.
Résultats et discussion : Nous constatons d’emblée que le profil prosodique est influencé par la nature des tâches produites en termes de variabilité mélodique. Ainsi, la tâche de comptage induit uniquement des glissandi descendants alors que les autres tâches génèrent des glissandi diversifiés (ascendants et descendants). Quant à la trajectoire totale intra- et inter-syllabique, elle s’avère supérieure pour la lecture d’un dialogue (17.1 demi-tons / seconde), le récit semi-spontané (13.6) et la lecture de phrases (12.5) comparativement à la tâche de comptage (5.8).
Conclusion : L’intérêt de notre démarche est d’accroître l’écologie du bilan vocal tout en lui adjoignant une analyse perceptive de la prosodie. A terme, le profil prosodique pourrait également contribuer à l’évaluation de l’efficacité thérapeutique et s’avérer particulièrement pertinents lors de l’évaluation et de la prise en charge des patients en réassignation de genre