Abstract

"L\u27édition de sciences humaines et sociales : le cœur en danger", ainsi Sophie Barluet intitulait-elle son rapport commandé par le ministère de la Culture et de la Communication, remis en 2004. Si la question du devenir des sciences humaines et sociales n\u27est pas réductible à sa seule présence sur les tables des libraires, la vitalité du secteur est sans cesse questionnée, depuis la mort des Pères : Sartre, Foucault, Barthes, Bourdieu, Derrida…, depuis la chute du mur de Berlin, et la prégnance – comme allant de soi - du capitalisme (financier), et l\u27effacement du politique, depuis le 11 septembre 2001, entrée fracassante dans le XXIe siècle, comme il y eut Sarajevo un siècle plus tôt, depuis le bouleversement des techniques de lecture et de publication (numérique). Pour autant, la pensée est toujours féconde. De jeunes chercheurs interrogent l\u27histoire et le colonialisme pour comprendre les révolutions du Moyen-Orient, sondent l\u27économie et la finance, analysent nos sociétés. Pour autant, l\u27édition critique traduit, découvre, parfois survit, les chercheurs publient ; voir, à ce propos, l\u27ouvrage de Sophie Noël : L\u27édition indépendante critique : engagements politiques et intellectuels (Presses de l\u27enssib, novembre 2012), ainsi que les trois volumes Faire les sciences sociales aujourd\u27hui publiés par les éditions de l\u27EHESS (octobre 2012). C\u27est pour donner la parole à ceux et celles qui nous aident à comprendre le monde que l\u27enssib, avec la librairie Passages, l\u27école des hautes études en sciences sociales (EHESS) et la bibliothèque municipale de Lyon, en collaboration avec la Fondation de la Maison des sciences de l\u27homme (FMSH), ont organisé cette première biennale des sciences humaines et sociales, dont le thème (générique) est "penser la crise"

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