Une cage dorée en situation postcoloniale: Institution scolaire et présence française dans l’Algérie contemporaine

Abstract

International audienceAlgeria’s civil war (1991-1999). At the close of the 20th century, there seemingly was nothing left, in concrete terms, of “the epoch of France” (“waqt França”). Yet, still, this deeply rooted connection continued to obsess Algerians, absorbing both people of all social levels and how they imagine the world. The early 2000s, which saw the end of civil war violence and new economic development shaped by liberalism also witnessed new forms of movement between the countries. In parallel, both governments developed closer diplomatic ties. In 2002, the inauguration of the Lycée International Alexandre Dumas (LIAD) offered clear evidence of this shift. Such as a complex microcosm, its workings offer special insight into the diverse origins and postcolonial ambivalences that define the French presence in Algeria today. The school is supposed to help calm and normalize relationships between France and Algeria, yet the complicated and imbricated dynamics that make it work (statutory, national, and ethnic) summon the colonial past, even as they reveal delayed adjustments, ruptures, and blind spots.La présence française en Algérie s’inscrit dans une histoire longue, scandée par la fin de la domination coloniale (1962), le temps de la coopération (1962-1979) et la guerre civile (1991-1999). À la fin du xxe siècle, presque plus rien ne semble en effet rester de ce « temps de la France » (« waqt França »), pourtant si profondément enraciné et si obsessionnellement contemporain qu’il ne cesse de travailler, à toutes ses échelles, la société algérienne et ses imaginaires. Au début des années 2000, la sortie de la violence et le développement d’une économie d’empreinte libérale inaugurent toutefois une nouvelle période dans les mobilités de la France vers l’Algérie ainsi que dans le rapprochement diplomatique des deux pays. L’ouverture en 2002 du Lycée international Alexandre Dumas (LIAD) en est un des exemples les plus saillants. En tant que microcosme complexe en mesure de renseigner sur la présence française en Algérie, sa diversité et ses ambivalences postcoloniales, l’institution scolaire se pose ainsi comme un site d’observation privilégié. Censé contribuer à l’apaisement des relations entre la France et l’Algérie, l’établissement est traversé par des dynamiques complexes et imbriquées (statutaires, nationales et ethniques) qui mobilisent le passé colonial, tout en en montrant les aménagements décalés, les ruptures et les points aveugles

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